Lampe Georges Pelletier
Lampe Georges Pelletier
Lampe à base en faïence ajourée
Georges Pelletier
Circa 1980
H 37 cm
Très bon état
Abat jour de démonstration (non fourni)
Lamp with beige openwork earthenware
Georges Pelletier
Circa 1980
H 37 cm
Very good condition
Demonstration lampshade (not supplied)
« Je prends la seule voie qui me semble possible pour continuer l’œuvre qui est toute ma vie » Célestin Freinet
Depuis plus d’un demi-siècle, Georges Pelletier travaille la terre pour réaliser une oeuvre dont le langage est apparu très tôt et se caractérise par son homogénéité.
A l’occasion de quelques échanges avec lui, j’apprends que cet homme initié à l’autonomie à l’école du Pioulier à Vence, fondée par Célestin Freinet, a reçu un enseignement très libre et avant-gardiste pour son époque. Cette expérience permet, à elle seule, la construction d’une identité artistique singulière dès son jeune âge. Ainsi, lorsqu’il « monte à Paris » pour étudier l’art, il se nourrit des nombreuses expositions présentées dans les musées et les galeries. Il parvient à entrer dès 16 ans à l’Académie Charpentier pour préparer le concours de l’école des Arts décoratifs. Il écoute beaucoup les récits d’expériences artistiques des autres étudiants plus âgés. Lorsqu’il entre aux Arts déco, c’est dans l’atelier de Claude Pantzer * qu’il se forme à la sculpture et à la céramique.
Très tôt, il profite de l’été pour se rendre à Accolay où il découvre une vie communautaire dont l’épicentre est André Boutaut. Ce dernier dirige une manufacture artisanale de faïence émaillée qui rrayonne dans toute la région grâce à des magasins situés le long des nationales des vacances.
Il perfectionne sa technique dans ce contexte et ouvre en 1961 son premier atelier à Paris, après une brève association avec Raphaël Giarrusso, qui a contribué à l’enseignement de son métier.
Il participe à des salons d’artistes décorateurs et ses lampes sont commercialisées avec des abats-jours réalisés par Robert Ménard à partir de chutes des tissus d’ameublement de la maison Bobois. A cette époque, les lampes de Georges Pelletier figurent au catalogue commercial Bobois, et cela dure une dizaine d’années.
Le modèle présenté ici est une lampe de table réalisée dans les années 70,dont l’émaillage est translucide et beige alors que la mode du grès le conduit plus souvent à faire usage des émaux brun, oranges et ocre sur une faïence chamottée.
Il ne cesse de produire des lampes, des sculptures et des objets de décoration depuis cette époque n’hésitant pas à faire des essais de formes et des expérimentations d’émaillages divers.
Ce qui reste emblématique de la production de Georges Pelletier sont les qualités de tournage mises en oeuvre, l’assemblage des éléments au fil de fer selon la tradition d’Accolay et le goût pour les motifs rayonnants.
L’insoutenable légèreté qui émane de cette identité est tant celle d’un potier que d’un artiste.
*De retour en France, Claude Pantzer côtoie le milieu des décorateurs, il collabore avec Charlotte Perriand (1903-1999) à des aménagements intérieurs, notamment des muraux en lave émaillée. Il travaille également pour la décoratrice Colette Gueden (1905-2000) pour qui il crée des modèles de céramiques destinés aux Petites Foires annuelles du Printemps organisées par Primavera, atelier de création des Magasins du Printemps (en 1956 pour l'exposition « Au carrefour des roulottes » et en 1958 pour « La Clef des champs »). Il participe au Salon Comparaisons (en 1960 et 1961), aux Salons des réalités nouvelles et de la jeune sculpture en 1961. En 1974, la galerie Steph Simon, boulevard Saint-Germain, lui rend hommage en présentant des sculptures, des reliefs et des terres cuites. Ses recherches font référence à l'art brut, à la matière éruptive qu'il a rencontrée lors de ses nombreux voyages : le soufre, la lave, le minerai l'ont inspiré tout au long de son parcours artistique. Son ambition est d'amener la terre-boue à la sublimation par le feu. Claude Pantzer ne donne pas de forme à la matière, il l'explore afin qu'elle livre le secret de ses transmutations. ( source : site des arts décoratifs )