Promenons-nous au Palais-royal

C’est en référence au livre Le Palais royal raconté par Jean Cocteau et vu par Véronique Filozof que le lieu de cette exposition s’est imposé.
Un bel ensemble de dessins à l’encre et à la gouache de Véronique Filozof prend place pendant deux semaines dans ce jardin illustre, fief de Jean Cocteau et de Colette à l’époque où Véronique publie ses dessins du lieu. Comment ne pas succomber au charme faussement naïf de cette plume précise qui dessinait les contours d’une oeuvre au noir sincère, joyeuse et parfois aussi des compositions colorées à la gouache.

La carrière d’artiste de Véronique Filozof démarre en 1948, elle est alors âgée de 44 ans, remariée à Georges Filozof. Elle vit à Mulhouse et son œuvre est remarquée par Pierre Betz, fondateur de la revue « Le Point »1 qui l’encourage à poursuivre dans la direction qu’elle a prise. Elle présente en 1951 une exposition de dessins inspirés par son séjour en Périgord où elle était réfugiée depuis l’occupation de l’Alsace, prenant une part active dans la Résistance. André Bloc découvre son oeuvre à cette occasion, et il ne tarde pas à lui proposer d’éditer un livre2 et à lui présenter Sartre, Malraux mais aussi bien sûr les deux figures du Palais royal : Colette et Cocteau. Les publications s’enchaînent et témoignent de son goût pour l’illustration, les scènes de vie quotidienne, l’expression de son engagement politique et de sa foi. En regard de son travail, on reconnaît le travail de Pierre Chapo qui, avec Nicole Lormier son épouse, rencontre Véronique Filozof au début des années 50 et lui commande un dessin représentant leur boutique du boulevard de l’Hôpital, à laquelle s’ajoutent quelques déclinaisons ultérieures.

En conversation avec ces deux figures historiques reconnues des années 50/70 sont présentées les céramiques portant les décors de Crocifissa Nobile, caractérisées par leur style naïf, presque enfantin d’un dame qui prit les pinceaux à l’âge de 85 ans sans avoir jamais eu de pratique artistique auparavant. C’est à la faveur de cette découverte que la première collection de THABOR est née, conçue pour recevoir les carreaux chatoyants de Crocifissa Nobile et pour leur donner une nouvelle vie, à travers la création de nouveaux usages. La collection « Nobile » se compose de lampes et tables en chêne sculpté à la gouge et en chêne lisse, révélant la qualité d’un savoir-faire artisanal en écho avec celui de Pierre Chapo par le goût pour des formes simples et assemblages de menuiserie ingenieux.

Graziella Semerciyan

The location for this exhibition was chosen in reference to the book Le Palais royal raconté par Jean Cocteau et vu par Véronique Filozof.
For two weeks, a fine collection of ink and gouache drawings by Véronique Filozof will take pride of place in this illustrious garden, the stronghold of Jean Cocteau and Colette at the time when Véronique published her drawings of the place. It's hard not to succumb to the falsely naïve charm of this precise pen, which draws the contours of a sincere, joyful work in black, and sometimes also colorful compositions in gouache.

Véronique Filozof's career as an artist began in 1948, at the age of 44, when she remarried Georges Filozof. She lived in Mulhouse and her work was noticed by Pierre Betz, founder of the magazine “Le Point”1, who encouraged her to continue in the direction she had taken. In 1951, she presented an exhibition of drawings inspired by her stay in Périgord, where she had taken refuge since the occupation of Alsace, playing an active role in the Resistance. André Bloc discovered her work on this occasion, and soon offered to publish a book2 for her, introducing her to Sartre, Malraux and, of course, the two figures of the Palais Royal: Colette and Cocteau. One publication followed another, testifying to his taste for illustration, scenes from everyday life, and the expression of his political commitment and faith. His work is matched by that of Pierre Chapo, who, with his wife Nicole Lormier, met Véronique Filozof in the early '50s and commissioned a design for their store on Boulevard de l'Hôpital, to which a number of later variations were added.

In conversation with these two recognized historical figures of the 50s and 70s are presented the ceramics bearing the designs of Crocifissa Nobile, characterized by the naïve, almost childlike style of a lady who took up the brushes at the age of 85 without ever having had any artistic practice before. It was this discovery that gave birth to THABOR's first collection, designed to take the shimmering Crocifissa Nobile tiles and give them new life, through the creation of new uses. The “Nobile” collection comprises lamps and tables in gouge-carved and smooth oak, revealing the quality of craftsmanship echoing that of Pierre Chapo through a taste for simple forms and ingenious joinery.

Graziella Semerciyan

Graziella Semerciyan